Types de crime comme indice de la criminalité
L’évaluation du taux de criminalité se base sur la sélection de type de crimes, sélection qui se fait en cohérence avec le lieu où se produisent ces phénomènes.
Ainsi, pour mesurer le taux de criminalité existant dans les quartiers les plus pauvres des villes dans le monde il nous faut prêter une attention toute particulière aux homicides, vols, gangstérismes et autres actes de banditisme. Ces catégories de criminalités s’illustrent par des braquages d’épicerie locale, des vols de voitures, des casses ou bien des vengeances mêlées à des histoires de gangs, de famille, de trahison. Les quartiers pauvres de grande échelle sont souvent marqués par des guerres de gangs, provoquant un climat de peur et d'insécurité. Les gangs sont animés par des individus membres, porteurs de représentations d’une partie de la population vivant dans cette zone criminogène de la ville. Pour titre d’exemple, à Chicago s’affrontent régulièrement les nations des Folks et People.
Pour mesurer cette criminalité des quartiers pauvres en la comparant à celle des quartiers riches il faut étudier les mêmes faits criminels. Les résultats de ces études permettent de comprendre à quelle intensité le crime est une question d’intérêt dans la vie quotidienne des résidents.
Le modèle C.R.A.V.E.D
S’intéressant plus spécialement au vol dans la propriété privée autant dans les quartiers riches que pauvres, un modèle s’impose. Le modèle de Clarke datant de 1999 qui présente plusieurs éléments encourageant l’agent à devenir criminel et à commettre son acte de vol. Il a plus de probabilité que l’agent passe à l’acte si :
- Il est facile de dissimuler l’objet volé
- L’objet est inerte
- L’objet est accessible
- Il a de la valeur
- Le bénéfice de son acquisition est immédiat ou du moins rapide
- En cas d’ennui, il est aisé de s’en débarrasser
Si tous ces éléments sont rassemblés, le passage à l’acte d’un agent motivé est quasi-assuré. Il est évident que certaines conditions sont plus difficile à acquérir dans le contexte d’une résidence privée puisque la surveillance y est permanente et il est compliqué d’y accéder (présence de système d’alarme). A l’inverse, prenant le cas de favelas, les objets de valeurs sont rares.
Fracture entre favelas et quartiers sécurisés
Dans les manuels d’histoire géographie des collégiens circule toujours la même image : La très graphique séparation entre favelas et quartiers riches du Brésil.
Cette séparation ne date pas d’hier; le phénomène urbain s’observe dans un certain contexte au profil-type. En effet on a plus de chance de se retrouver face à cette ambivalence en sillonnant les villes de pays en développement ou croissance forte et récente; ce qui est le cas du Brésil mais aussi le cas en Afrique du Sud ou encore au Mexique. Les images parlent d’elles-mêmes : la volonté en l’espèce est de ne pas se mélanger à des hommes aux capitaux foncièrement différents.
Les gated communities présentent-elles un taux de criminalité plus bas?
À première vue, le concept de la gated community tend vers une sécurisation accrue du lieu de vie, permettant la tranquillité. Ce que l’on comprend par là c’est que le taux de criminalité serait plus bas que le taux moyen de la ville.
La gated communities traduit la volonté de se protéger des autres. Cet idéal est animé par l’obsession de la sécurité individuelle qui ne peut pas se réaliser sans la privatisation de la sécurité. Ainsi, à l’entée de ces résidences se trouvent des agents de société de sécurité privée inspectant qui entre et qui sort. Ce sentiment d’insécurité accru se ressent encore plus dans un contexte où les individus témoignent de l’essoufflement de l’Etat-social à l'instar du maintien des fonctions régaliennes de protection sociale. Les personnes ayant les ressources financières permettant de faire le choix de rejoindre ces résidences partagent collectivement le même rêve : la protection. Par conséquent, le risque interne de subir un crime de la part de ses voisins est plus faible. La proximité idéologique de ces habitants étant, les relations sont facilitées. La cohésion sociale est un facteur de protection conte le crime. C’est donc moins un «bien immobilier » que l’on achète qu’un « mode de vie » (1).
Étude Canadienne
Des statistiques officielles provenant du Canada exposent qu'en 2018 « près de 1 infraction sur 3 est commise par des jeunes est produite dans une résidence privée » (2). Les infractions mentionnées comprenent les vols de véhicules, les méfaits et les introductions par effraction. Cette étude canadienne prouve que la criminalité dans less domiciles privés est la forme la plus répandue et donc la plus problématique; il convient de trouver des solutions. La gated community se présente comme tel.
Solutions
L’inconvénient est que ce mode de vie n’est pas accessible à tous. Pourquoi ne pas prêter quelques aspects du mode de fonctionnement des gated communities afin de les appliquer en quartiers pauvres et en observer les effets? C'est ce qu'on tenté dess programmes d'apaisement au sein de villes nord-américaines. Il s’agissait d’agir en premier lieu non plus sur la pauvreté ou l’immigration ou sur les individus mais sur l’environnement. Alors, des programmes de prévention situationnelle prétendent s’adapter à l’environnement afin de décourager le crime (en agissant sur des éléments du modèle C.R.A.V.E.D vu précédemment). Ou encore, il s’agissait de renforcer le lien entre les habitants, voir de créer un sentiment d’appartenance à une communauté afin de pacifier les relations entre résidents d’un même quartier (2). L’implication dans le quartier est aussi un facteur renforçant cette dynamique. Alors que les résidents de quartiers riches, chers et prisés ont du investir pour résider ici, et sont donc plus attachés à ce que leur zone de vie soit sécurisé et idéal; les résidents de quartiers pauvres sont là par dépit, ce n’est pas un choix. Cette dernière population ne va pas de son plein gré s’engager dans la vie de quartier. Les plus motivés cependant créent des associations de participation citoyenne, cela dit l’effet est dérisoire car si les habitants eux mêmes ne s’impliquent pas, les campagnes ne fonctionnent pas sur le long terme.
La surveillance
On constate une forte relation se nouer entre surveillance (de quelconque forme qu’elle soit) et bas taux de criminalité. Cette surveillance peut s’accomplir par la présence de résidents dans la rue, par la présence de population toute venante, à des activités commerciales prospères, à la présence d'une police de proximité. L’installation de caméras permet d’intérioriser la surveillance chez l’individu.
Conclusion
La fracture ente riches et pauvres ne cessent de s’accroître dans tous les pays et s’observe très clairement dans le paysage urbain. Les classes moyennes disparaissent, la vie des ‘’haves’’ repose sur l’exploration des ‘’have-nots’’ et le pouvoir politique décisionnel appartient aux plus riches. Le pouvoir politique souvent lié à la richesse et aux mécanismes du capitalisme dans nos sociétés occidentales.
Sources :
1.https://journals.openedition.org/sas/1398
2.Porcu, M. (2013). Gated communities et contrôle de l'espace urbain. Un état des lieux. Déviance et Société, 37, 229-247. https://doi.org/10.3917/ds.372.0229